M. Vincent-Fleuri Guichart de Kersident joint le séminaire de Saint-Sulpice à Paris le 22 mars 1754, et part pour la Nouvelle-France (Canada) le 13 mai de la même année. À son arrivée à la Mission du Lac des Deux Montagnes, le 9 novembre 1754, il s’occupe des Anishnabe (Algonquins). Il apprend rapidement leura langue et rédige un dictionnaire, des sermons, des prières, des chants et des examens de conscience. De plus, il s’initie à la langue iroquoise et laisse des sermons en iroquois datant de 1761. M. Guichart de Kersident quitte la Mission de 1767 à 1777 avant d’y retourner. En 1784, il succède à M. Pierre-Paul-François de Lagarde en tant que supérieur de la Mission. À cette époque, les Sulpiciens sont peu nombreux et pendant ses trois premières années à titre de supérieur, un prêtre d’origine allemande, M. Antoine-Théodore Braun, lui vient en aide en tant qu’économe et missionnaire auprès des Haudenosaunee (Iroquois). M. Braun quitte subitement son poste en septembre 1787. C’est M. Michel-Félicien Leclerc qui le remplace et qui devient ainsi le premier missionnaire sulpicien canadien.

M. Guichart de Kersident fait face à plusieurs difficultés quant à l’administration de la Mission. D’une part, depuis 1763, les Haudenosaunee revendiquent la propriété d’une partie des terres de la seigneurie et, d’autre part, certains Canadien-français veulent également s’établir sur les terres des Sulpiciens. Ceux-ci se préoccupent également des effets de l’alcool chez les Autochtones, alcool donné par les Canadiens-français.

Si M. Guichart de Kersident éprouve, à certains moments, le désir de quitter la Mission, il ne le fait pas. Les derniers mois de sa vie, c’est M. Leclerc qui administre la Mission alors que M. Guichart de Kersident tient les registres des activités de son confrère. Il est rappelé au séminaire de Saint-Sulpice de Montréal en 1793.