Les fonds d’archives, de même que les collections de biens mobiliers patrimoniaux et de livres anciens et rares sont soigneusement conservés par les Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal au sein d’immeubles patrimoniaux faisant partie de deux sites historiques reconnus par les gouvernements du Québec et du Canada.

Il s’agit du site patrimonial du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice et du domaine des Messieurs-de-Saint-Sulpice.

Site patrimonial
du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice

Vue extérieure du Vieux séminaire de Saint-Sulpice. Photo : Fannie Dionne, historienne (2022).

Le Vieux séminaire de Saint-Sulpice, appelé communément le Vieux séminaire de Montréal, est situé au 116, rue Notre-Dame Ouest, contigu à la Basilique Notre-Dame et face à la place d’Armes, dans l’arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal. Il fait partie du site patrimonial du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice.

Outre le bâtiment principal du Vieux séminaire construit selon un plan en « U », le site patrimonial comprend la cour avant et le jardin arrière. Autrefois l’un des plus célèbres du continent nord-américain, ce jardin a servi successivement de potager, de parc de promenade et de stationnement avant son réaménagement. Notons également que la plus ancienne horloge publique de l’Amérique du Nord, qui fait toujours sonner l’heure, domine la façade du Vieux séminaire.

Le Séminaire-de-Saint-Sulpice-et-Son-Jardin a été désigné « Lieu historique national du Canada » en 1980, grâce à la qualité de l’architecture du bâtiment, à la remarquable intégrité du jardin conventuel et à la longue association du séminaire avec les Messieurs de Saint-Sulpice. En 1985, le Vieux séminaire de Saint-Sulpice et le site patrimonial du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice ont aussi été classés par le gouvernement du Québec, respectivement comme immeuble patrimonial et site patrimonial. L’édifice constitue encore aujourd’hui la résidence principale des Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal et est le lieu de conservation des archives sulpiciennes.

« Le site patrimonial du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice présente un intérêt pour sa valeur historique liée au rôle joué par les Messieurs de Saint-Sulpice dans la société montréalaise. Ces derniers, qui arrivent à Ville-Marie (Montréal) en 1657, se font missionnaires et éducateurs; ils assurent le service spirituel de la paroisse de Notre-Dame. En 1663, ils font l’acquisition de la seigneurie de l’Île-de-Montréal. Pour la développer et activer son peuplement, ils concèdent les terres, dirigent l’aménagement du territoire, soutiennent les communautés religieuses et créent plusieurs paroisses qu’ils desservent. En 1840, le régime seigneurial est aboli sur l’île de Montréal, mais le rôle des Sulpiciens ne diminue pas pour autant. Ils sont chargés par l’évêque, Monseigneur Bourget, de former le clergé catholique de tout le diocèse de Montréal, fondé en 1836. Le séminaire de Saint-Sulpice sert ainsi de manoir seigneurial, de presbytère, de séminaire et de couvent. Pendant longtemps, le Vieux séminaire a été le symbole du pouvoir des Sulpiciens à Montréal. De nos jours, il rappelle le rôle important joué par les Messieurs de Saint-Sulpice dans l’histoire de Montréal et du Québec. » Extrait du Répertoire du patrimoine culturel du Québec (RPCQ)

Domaine
des Messieurs-de-Saint-Sulpice

Autrefois appelé communément le « Grand Séminaire de Montréal », le domaine des Messieurs-de-Saint-Sulpice se situe au 2065, rue Sherbrooke Ouest, dans l’arrondissement municipal de Ville-Marie à Montréal, plus précisément sur le flanc sud du mont Royal. Ce domaine n’est plus un centre de formation des futurs prêtres. En effet, depuis 2020, l’archidiocèse de Montréal a pris en charge le séminaire, dorénavant appelé le Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal, lequel est maintenant situé au 6895, rue Boyer.

Le domaine des Messieurs-de-Saint-Sulpice a été le témoin d’une riche histoire. Une mission pour les Autochtones y est établie en 1676. Elle est entourée d’un ensemble défensif, dont il reste deux tours datant de 1685. Après le déménagement de la mission au Sault-au-Récollet en 1704, le site devient un domaine agricole comprenant une maison de campagne pour les Sulpiciens. Cette vocation change en 1854, alors que commence la construction du nouvel édifice du Grand Séminaire de Montréal, agrandi plusieurs fois par la suite. En 1871, le corps principal du nouveau Collège de Montréal (auparavant dans le Vieux-Montréal) est achevé, quelques années avant la chapelle du collège, qui est d’ailleurs complètement transformée entre 1904 et 1907.

Pour ses valeurs historique, architecturale, paysagère et archéologique, le domaine des Messieurs-de-Saint-Sulpice a été classé comme site patrimonial par le gouvernement du Québec en 1982. Plusieurs éléments du domaine sont reconnus par les gouvernements. Par exemple, le site archéologique du Fort de la Montagne, inscrit à l’Inventaire des sites archéologiques du Québec, est associé au lieu. Les tours du Fort-des-Messieurs-de-Saint-Sulpice sont considérées comme lieu historique national du Canada depuis 1970 et comme immeuble patrimonial québécois depuis 1974. La chapelle du Grand-Séminaire-de-Montréal est aussi un immeuble patrimonial du Québec, classé depuis 2016.

« Le domaine des Messieurs-de-Saint-Sulpice est un vaste ensemble institutionnel constitué à partir de 1675. Il comprend les tours du Fort-des-Messieurs-de-Saint-Sulpice (1685), le Grand Séminaire (1855-1857), le Collège de Montréal (1868-1871), la résidence des Petites Sœurs de la Sainte-Famille (1909), la maison mère de la congrégation des Petites Filles de Saint-Joseph (1910-1911), l’Ermitage (1911-1913), de même que plusieurs bâtiments secondaires et dépendances. Le terrain, de forme irrégulière de près de douze hectares, est bordé par un muret de pierre le long de la rue Sherbrooke. Il est aménagé en parterres devant les entrées principales du Grand Séminaire et du Collège de Montréal. Un long bassin (1801) bordé par un sentier et encadré d’arbres se trouve à l’ouest du Grand Séminaire. Un petit boisé couvre la partie nord de cette section du domaine. » Extrait du Répertoire du patrimoine culturel du Québec (RPCQ)