Tout au fond du jardin du Séminaire de Saint-Sulpice s’élevait autrefois un oratoire, connu aujourd’hui grâce à des photographies et à une eau-forte de l’artiste montréalais Charles-Walter Simpson. Érigé dans les dernières années du XVIIIe siècle ou au tout début du siècle suivant, ce bâtiment de bois, de forme hexagonale, était adossé au mur sud du jardin. Au rez-de-jardin, l’oratoire abritait une statue de la Vierge, dans un espace propice à la méditation. À l’étage, une pièce vitrée permettait de profiter de la vue sur le jardin. Jusqu’en 1849, les « messieurs » avaient l’habitude d’y prendre le café après le repas, durant la période estivale, nous apprend Olivier Maurault, PSS.
Évoquant l’architecture d’un temple, l’oratoire étonne par son ornementation recherchée : colonnes ioniques au premier niveau, pilastres corinthiens à l’étage et monogramme « AM » des Sulpiciens utilisé comme motif décoratif répété. Les Sulpiciens ont-ils souhaité immortaliser le pavillon avant sa démolition vers 1915-1918? Il est possible de le croire, car la photographie prise par Edgar Gariépy et la gravure de Simpson, datée de 1914, rendent compte de la dégradation de la toiture et des vitres du bâtiment, probablement abandonné depuis quelques années.
Sources :
- Charles-Walter Simpson, An Oratory, Notre-Dame, Montreal, 1914, eau-forte, 40,5 × 31,7 cm, PSSM, 2002.0371.
- Edgar Gariépy, d’après, Photographies du jardin du séminaire et de son oratoire (reproductions), vers 1914, PSSM, P1:24.A.2-24.
- Olivier Maurault, PSS, La Paroisse. Histoire de l’église Notre-Dame de Montréal, Louis Carrier & Cie, Les Éditions du Mercure, Montréal, New York, 1929, p. 251-253.